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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Programme de stabilité :Mettre Valls sous surveillance renforcée

Publication : 28/04/2014  |  02:11  |  Auteur : Jean Dionis

Manuel Vals a enfin présenté le détail de son plan d’économies de 50 Mds € 2015-2017 dont l’objectif est la réduction du déficit public consolidé de la France. Il est important de se forger des convictions solides sur cette démarche qui va être au cœur de l’action gouvernementale dans les années à venir.

A- Commençons par examiner le contenu du plan de stabilité : les 50 Milliards d’économies annoncées se ventilent de la manière suivante :

L’Etat: -18 milliards
Pour faire baisser les dépenses de l’Etat, Manuel Valls a confirmé le gel du point d’indice des fonctionnaires. Il a également affirmé que les effectifs continueraient de diminuer, sauf dans l’Education nationale, la police, la justice et l’administration pénitentiaire. Les dépenses de fonctionnement des ministères vont également être réduites, notamment par la mutualisation de certains services achats et informatiques. Enfin, le Premier ministre a annoncé une rationalisation des agences de l’Etat, qui ne touchera ni Pôle emploi, ni les universités.

Les collectivités territoriales: -11 milliards
Les collectivités territoriales vont devoir se serrer la ceinture et dépenser 11 milliards d’euros de moins en trois ans.

La santé: -10 milliards
Pour limiter les coûts, la chirurgie ambulatoire va être encore développée. Un travail sera également effectué sur les médicaments, pour diminuer leurs prix et dynamiser la consommation des génériques.

Le système social: -11 milliards
Ce sont les véritables nouvelles annonces de ce plan. Le Premier ministre a expliqué que les différentes prestations sociales (retraites, retraites complémentaires, allocations familiales, etc.) ne seront pas revalorisées jusqu’au mois d’octobre 2015. C’est donc le gel, sauf pour les minimas sociaux, qui continueront d’augmenter au rythme de la (faible) inflation. Quant au RSA, à l’allocation de soutien familial (familles monoparentales) et au complément familial (familles nombreuses), ces prestations seront bien revalorisées... mais dans un an seulement.

B-Et maintenant que faut-il en penser ?

Dur à dire, voir carrément humiliant, mais nous n’avons plus le choix. Si telle ou telle mesure peut être contestée quant à son efficacité à participer à des économies de dépenses consolidées de dépenses publiques (c’est notamment le cas des génériques), le plan de stabilité du gouvernement Valls va effectivement – enfin - dans le bon sens. Il était temps ! :

D’abord parce que les résultats de la France en 2013 ont été très mauvais :

Déficit public : 4,3% du PIB soit 87,6 -Md€ à fin 2013 (notons au passage que l’engagement n°9 du candidat Hollande était : « le déficit public de la France sera réduit à 3% du PIB en 2013 »)
Dette publique : 93,5% du PIB soit 1925,3 Mds€ à fin 2013 soit une augmentation en une année de 2,9% du PIB

Ensuite, parce que, face à ces mauvais résultats, la commission Européenne a placé, le 5 Mars 2014, 2 pays sous surveillance renforcée en raison du risque de non-respect de l’objectif budgétaire recommandé pour cette année : La France et la Slovénie

Terrible Humiliation…….certes, mais en l’occurrence et c’est à nous les Européens de le dire en pleine campagne européenne de le dire, l’Europe fait son travail d’incitation à la convergence des politiques économiques et financières des Etats-membres prévue aux traités de Maastricht et de Lisbonne. La France n’a pas fait le sien en ne prenant pas assez tôt et assez fortement les mesures de réduction de déficit souhaitables.

Avons-nous encore le choix du chemin politique pour diminuer ses déficits publics français ? Baisser les impôts et autres prélèvements ? ou baisser la dépense publique ? Non. En France, les impôts sont déjà confiscatoires. A titre d’exemple, le FMI en Août 2013 appelait le gouvernement Français : «à réduire ses dépenses plutôt que d’augmenter les impôts, qui sont parmi les plus élevés du monde et ont un effet négatif sur l’investissement et la création d’emploi.»

C- Mettre le gouvernement Valls sous surveillance renforcée
Concluons : le gouvernement n’a pas réduit les déficits publics en 2013 à hauteur de sa promesse publique de 3%. Il doit donc maintenant impérativement agir. Le plan Valls annoncé va dans la bonne direction. C’est pour cela que les Centristes vont majoritairement s’abstenir à l’Assemblée Nationale lors du vote pour avis de ce plan au Parlement. Ils donneront sa chance à Valls et ils auront raison. Mais, je nous propose, à nous Citoyens, de faire comme la Commission Européenne. A nous de mettre le gouvernement Valls sous surveillance renforcée et ceci pour 3 raisons :

1- En matière budgétaire, les intentions et les annonces, c’est bien. Mais les actes, l’exécution budgétaire, c’est mieux. Or, ça tangue sec dans cette majorité. Déjà, Valls annonce des « gestes significatifs » pour telle ou telle catégorie de citoyen.

2- Le plan Valls n’est pas exempt de bêtises idéologiques. A titre d’exemple : un sujet bien connu en Agenais, le paracétamol….pourquoi continuer à vouloir « génériquer » des médicaments français avec des médicaments étrangers alors que cela coûtera très cher aux finances publiques françaises et refuser l’automédication partielle non-remboursée qui elle permettrait de véritables économies ?

3- Le moins que l’on puisse dire, c’est que le plan Valls n’est pas encombré de réformes structurelles : rien sur le temps de travail, rien sur le statut de la fonction publique, etc…

Avis de gros temps annoncé, Vigilance citoyenne impérative…..

@+

Les réactions

vigilance

Cher M.Dionis,d'un coté j'aurais envie de dire enfin,enfin le gouvernement socialiste qui après 2 ans de léthargie,2 ans sans cap,après avoir promis monts et merveilles aux Français a enfin retrouvé le chemin de la lucidité et cela m'amuse et rappelle le fameux tournant de la rigueur instauré par leur père,leur mentor dont les socialistes nous rabâchent les oreilles,M.Mitterand mais les temps ont bien changé.
La France est devenue bien faible,elle qui depuis 30 ans vit au dessus de ses moyens,qui petit à petit a perdu en crédibilité auprès de ses partenaires européens mais aussi mondiaux,elle qui a sacrifié de nombreux pans de son industries,qui n'a pas contrairement à l'Allemagne osée aucunes transformations,aucunes vraies réformes à part de petits saupoudrages et comme vous et c'est un message grave:

", la commission Européenne a placé, le 5 Mars 2014, 2 pays sous surveillance renforcée en raison du risque de non-respect de l’objectif budgétaire recommandé pour cette année : La France et la Slovénie"

Alors voilà pourquoi je vois enfin ce pacte avec un bon œil mais de l'autre je ne vois pas réellement de réduction de voilure dans certains cas,je ne vois pas de vraies réformes structurelles ou certaines renvoyées aux calanques grecques alors que le contre pacte de l'UDI chiffré à 80 milliards et qui est finalement bien plus fort et plus réaliste(car ne nous cachons pas,50 c'est bien peu et les Français auront la surprises d'ici peu de le découvrir par voie de presse leur annonçant qu'il faudra 10,20,30 de plus) et ce contre plan est plus percutant,vraies réformes structurelles,vraies positions sur les économies à faire ect....
En tout cas je suis bien d'accord avec votre article.

Votre constat est intéressant

Par contre, dire que cela va enfin dans le bon sens est un peu gros de la part d'un politique ayant soutenu le gouvernement Sarkozy:

-Loi TEPA
- Augmentation des retraites à l'inflation, chose intenable économiquement. Il y a suffisamment d'expérience sur le sujet. Le gouvernement veut d'ailleurs arrêter cela.
-Fusion des impôts et du trésor avec les grilles salariales plus intéressantes pour tout le monde.
-Une réforme des retraites du régime général et des régimes spéciaux (SNCF en particulier) qui sauve les apparences sur 5 ans, mais est désastreuse à 25 ans (cf. rapport cours des comptes, COR et bilan du sénateur UMP D. Leclerc)
-Augmentation démesurée des rémunérations des hauts-fonctionnaires et de certains élus (via les primes).
Etc...

Quand le centre parle de dépenses outrancières pour les deux premières années PS, il est ridicule.
Le bilan hollande est mauvais, je lui donne 8/20, mais le bilan 2007-2009, c'est 7/20 et la crise est très loin d'être la seule responsable.
Faire un inventaire des 2 premières années Sarkozy, serait profitable pour le France.
Le centre y gagnerait même en crédibilité pour les échéances de 2017. Mettre définitivement hors jeu Sarkozy et obliger l'UMP à faire son bilan.

Je ne tiens nullement en 2017 à avoir à choisir au deuxième tour Lepen-Sarkozy (ou Lepen-Coppé).

Non,l'Europe n'a pas fait son travail dans plusieurs domaines

L'Europe n'a pas fait son travail en matière d'harmonisation des politiques sociales : d'où le dumping social des pays européens à bas salaires, à faibles cotisations sociales et dénués de règlementations protectrices des employés (il n'y a qu'à voir la proportion de transporteurs espagnols et d'Europe de l'Est sur nos autoroutes et nos voies express gratuites).
L'Europe n'a pas fait son travail non plus en matière de régulation financière pour éviter une nouvelle crise : la séparation des banques de dépôts et des banques d'affaires est insignifiante et permet toujours aux établissements financiers de spéculer avec l'argent des petits épargnants, les paradis fiscaux prospèrent toujours autant (notamment dans les pays de l'Union europénnes comme le Luxembourg et les îles britanniques qui talonnent maintenant la Suisse, notamment en matière "d'optimisation fiscale" des grandes entreprises offshore...).
Sait-on que les grandes entreprises payent, en moyenne, seulement 7% d'impôts sur les bénéfices, grâce à leurs spécialistes en "optimisation fiscale internationale", alors que les TPE et PME françaises en payent en moyenne 20% ? (Sans parler des entreprises de l'informatique comme Amazone, Google, Microsoft, Apple qui ne payent presque pas d'impôts dans les pays d'Europe où ils font leur business.
Si l'Europe harmonisait tout cela, on n'aurait pas besoin de mener des politiques d'austérité qui engendrent des baisses de pouvoir d'achat des classes moyennes et des capacités d'investissement des TPE, des PME, mais aussi des collectivités locales et de l'Etat (dont les recettes fiscales diminuent, ce qui entraîne d'autres mesures d'austérité pour rembourser la dette...).
Il faut sortir du cercle vicieux de la dérégulation financière et sociale, dont les classes moyennes (et pas seulement les plus pauvres que Mr Valls consent à épargner), les TPE et les PME sont les principaux perdants.
Des solutions existent, pour sortir de la crise économique, sociale et environnementale que nous traversons : consultez le site du Collectif Roosevelt, ça ne coûte rien et cela peut rapporter gros aux citoyens que nous sommes.

Guy Morilhat (référent lot et garonnais du Collectif Roosevelt)

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